sabato 29 novembre 2008

Terrazza

Improvvisa ci coglie la sera.
Più non sai
dove il lago finisca;
un murmure soltanto
sfiora la nostra vita
sotto una pensile terrazza.
Siamo tutti sospesi
a un tacito evento questa sera
entro quel raggio di torpediniera
che ci scruta poi gira se ne va.

(Vittorio Sereni)

giovedì 27 novembre 2008

Dev' esserci un colore da scoprire,
un recondito accordo di parole,
dev'esserci una chiave per aprire
nel muro smisurato questa porta.

Dev'esserci un'isola più a sud,
una corda più tesa e vibrante.
un altro mar che nuota un altro blu,
un'altra intonazione più cantante.

Poesia tardiva che non riesci
a dire la metà di quel che sai:
non taci, quanto puoi, e non sconfessi
questo corpo casuale e inadeguato.

(J. Saramago, da Le poesie possibili)

domenica 9 novembre 2008

martedì 4 novembre 2008

To arrive where you are, to get from where you are not...

You say I am repeating
Something I have said before. I shall say it again.
Shall I say it again? In order to arrive there,
To arrive where you are, to get from where you are not,
You must go by a way wherein there is no ecstasy.
In order to arrive at what you do not know
You must go by a way which is the way of ignorance.
In order to possess what you do not possess
You must go by the way of dispossession.
In order to arrive at what you are not
You must go through the way in which you are not.
And what you do not know is the only thing you know
And what you own is what you do not own
And where you are is where you are not.

(T.S. Eliot, The four quartets)

lunedì 3 novembre 2008

Le Plat Pays


Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et les vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez le tenir
Le plat pays qui est le mien.

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez le vouloir
Le plat pays qui est le mien.

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris, qu'un canal s'est tendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez le craquer
Le plat pays qui est le mien.

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de Novembre nous reviennent en Mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous Juillet
Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud, écoutez le chanter
Le plat pays qui est le mien.

(Jacques Brel, Le Plat Pays)